Aujourd’hui, le secteur de la traduction est animé par une variété de professions aussi dynamiques et passionantes les unes que les autres. Les agences de traduction se développent et les traducteurs indépendants ou salariés sont toujours plus nombreux, et cela pour mieux répondre à la demande croissante de ces services dans une société manifestement de plus en plus interculturelle. D’ailleurs, en Europe, les établissements d’enseignement supérieur ont pris le train en marche et on voit apparaître une floraison de formations de qualité.

C’est dans ce contexte que la Direction Générale de la Traduction (DGT) de la Commission européenne a mis en place, en partenariat avec les établissements d’enseignement supérieur de l’Union européenne, le réseau EMT (European Master’s in Translation). Ce réseau a pour but de créer des liens entre les universités des différents pays membres de l’U.E. dans le domaine de la traduction, d’instaurer une coopération et un échange afin d’améliorer les formations tout en s’approchant du marché de la traduction.

Toutefois, pour faire partie de ce réseau, les programmes d’enseignement de la traduction des universités doivent répondrent à des critères de sélection. Ces critères comprennent : la structure du programme (objectifs des cours, nombres de crédits à obtenir, compétences acquises à la fin des cours), les ressources humaines (nombres d’enseignants et leurs compétences et expériences), l’infrastructure destinée au programme (locaux, matériel informatique, outils de T.A.O  (Traduction Assistée par Ordinateur), un accompagnement soutenu dans les études et vers l’activité professionnelle (conseils, stages, suivi de carrière après le diplôme et statistiques de l’emploi). Autre critère, et non des moindres, les formations proposées doivent couvrir un certain nombre de compétences qui sont les suivantes : avant tout, la compétence linguistique mais aussi la compétence interculturelle, la compétence de recherche documentaire, la compétence technologique et informatique, la compétence selon les différents secteurs de la traduction (juridique, technique, financière, etc.) et, enfin, la compétence de service sur le marché.

Le réseau compte aujourd’hui 54 membres dont, à titre d’exemple, le master en Traduction Spécialisée Multilingue de l’université de Lille 3. Ce master créé en 2004 et labellisé EMT depuis 2009 a pour but de former, sur deux années, les étudiants aux différents métiers qui composent le secteur de la traduction (traducteur, gestionnaire de projet, terminologue, localisateur, etc.).  Les enseignements de ce master sont axés sur l’aspect pratique mais, surtout,  sur l’aspect professionnel de la traduction.

Ainsi, la programme de la première année permet de consolider les connaissances linguistiques via des cours de traduction spécialisée (traduction médicale et scientifique, juridique, informatique, technique, administrative, etc.) dans les deux langues étudiées. L’une étant obligatoirement l’anglais, la seconde langue est à choisir parmi l’allemand, l’espagnol, l’italien, le néerlandais, le polonais, le portugais, le russe ou le suédois. À cela, s’ajoutent des cours de techniques de la communication et de langue professionnelle. C’est également  pendant la première année que les étudiants sont initiés aux outils de T.A.O., aux méthodologies de la recherche documentaire ou encore à l’interprétation. Par ailleurs, ils doivent choisir une option au choix parmi l’apprentissage d’une troisième langue, la traduction de jeux vidéo ou l’initiation au sous-titrage. La première année se termine par un stage de trois mois.

Au cours de la deuxième année du master, l’accent est mis sur l’utilisation des outils de mémoire de traduction (SDL Trados 2007, SDL Trados Studio, Wordbee, etc.), la traduction automatique (Systran), l’informatique (XML, HTML, DTD, CSS), la localisation (Alchemy Catalyst, compilation de logiciel, testing, debugging) et la gestion de projet. Le programme est complété par des cours de politique culturelle européenne et d’économie multilingue pour mieux connaître le marché de la traduction. Des cours de grammaire comparée et de terminologie sont dispensés ainsi que des cours de méthodologie de la révision. Enfin, les étudiants de deuxième année doivent traduire un projet de 10 000 mots dans chacune des deux langues étudiées avant de clore leur formation par un dernier stage de cinq mois dans une société de traduction.

Les programmes de ce type, membres du réseau EMT, sont de plus en plus nombreux aussi bien en France (Paris, Rennes, Grenoble, Toulouse, etc.) que dans d’autres pays membres de l’U.E. En Italie, l’université de Bologne, l’université LUSPIO de Roma et l’université de Trieste répondent également aux critères de sélection et font donc partie elles aussi du réseau EMT. De fait, ce réseau EMT regroupe une myriade de formations européennes axées sur la qualité des compétences et des services dans le domaine de la traduction et permet donc aux traducteurs en devenir de se préparer à entrer sur un marché de la traduction toujours plus grandissant.


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