Notre stagiaire française nous parle du statut d’auto-entrepreneur : l’une des nombreuses conditions d’exercice du métier de traducteur
« En général, une fois qu’on termine les études, le casse-tête est non seulement de trouver du travail mais aussi de savoir de quelle façon on veut travailler. D’autant que, sur le marché de la traduction, les possibilités sont nombreuses. Un traducteur peut par exemple choisir de travailler en tant que traducteur salarié auprès d’une société internationale telle que Studio Moretto Group ou en tant que traducteur externe (indépendant). En France, il existe un régime très spécifique et très adapté notamment pour les traducteurs : le régime d’auto-entrepreneur.
En effet, depuis 2009, la France a mis en place un régime d’auto-entrepreneur qui est une forme d’entreprise individuelle unique en Europe et qui a très rapidement fait ses preuves. Ce statut n’est pas exclusivement destiné aux traducteurs, il a été créé pour stimuler la création d’entreprises en France. En revanche, les traducteurs français qui choisissent de rester indépendants et souhaitent notamment travailler pour des sociétés de traduction, sont de plus en plus nombreux à prendre ce statut, en particulier à la sortie des études. Et effectivement, de toutes les formes d’entreprises qui existent dans l’Hexagone, il semblerait que le régime de l’auto-entrepreneur soit de loin le plus simple et le plus efficace lorsque l’on termine ses études et que l’on se lance dans une activité professionnelle.
Ce régime est en fait une entreprise individuelle où celui qui la créée est donc un travailleur indépendant (il n’est pas salarié). Ce qui fait le succès de ce statut en France c’est qu’il se base sur un régime social spécifique, appelé « régime micro-social ». L’auto-entrepreneur paie des cotisations sociales en fonction du chiffre d’affaire réalisé. Autrement dit : pas de chiffre d’affaire, pas de cotisations sociales.
Selon le type d’activité exercée, il existe un plafond annuel à ne pas dépasser pour le chiffre d’affaire : 82 200 € pour les activités d’achat-vente et 32 900 € pour les activités de prestation de service/professions libérales). Le régime prévoit également une couverture sociale minimum, à savoir : pour la santé, les allocations familiales, la retraite, la prévoyance et la formation professionnelle. En outre, l’auto-entrepreneur est imposé sur les revenus. L’entreprise n’est pas immatriculée au Régime du Commerce et des Sociétés, elle est simplement enregistrée.
En résumé, ce statut est d’une incroyable simplicité. Pour y souscrire, les formalités sont extrêmement rapides et claires. Il suffit d’à peu près trois clics et voilà votre entreprise individuelle créée. En effet, les étapes à suivre sont les suivantes : s’inscrire au régime d’auto-entrepreneur sur internet et déclarer son activité principale exercée (à la suite de quoi l’entrepreneur reçoit son numéro d’immatriculation SIRET) ; choisir le mode de paiement des charges sociales ; et payer mensuellement ou trimestriellement, au choix, les cotisations sociales selon le chiffre d’affaire réalisé.
J’ai moi-même choisi de prendre ce statut à la fin de mon parcours universitaire. En effet, il y a un an et demi, je m’y suis inscrite afin de commencer à traduire et de mettre un pied dans le milieu professionnel. L’avantage, surtout en tant qu’étudiante, c’est que je peux m’organiser comme je le souhaite, répartir mon temps entre les études et les traductions que j’effectue pour des clients. Par ailleurs, plutôt que de prendre tout autre job étudiant honorable, j’ai pu financer la fin de mes études en exerçant déjà mon futur métier. Cela m’a donc permis de gagner une certaine pratique et une bonne expérience professionnelle alors que je suis encore étudiante.
J’ajouterai que, le fait de choisir le statut d’auto-entrepreneur lorsque l’on commence à travailler ne signifie pas nécessairement que l’on travaillera toute sa vie sous ce régime. D’une part, si la limite du plafond annuel du chiffre d’affaire est dépassée et que l’on souhaite développer davantage l’activité créée, l’entreprise devra prendre une autre forme juridique (EURL, SARL, etc.). D’autre part, on peut travailler sous ce régime au début, puis souhaiter travailler de nouveau au sein d’une société de traduction après avoir acquis une certaine expérience en tant qu’indépendant.
Selon moi, il y a de nombreuses façons de travailler dans la traduction et aucune n’est meilleure qu’une autre. Cela dépend simplement de la personnalité de chacun et des attentes au niveau professionnel. Quoi qu’il en soit, ces choix exigent un certain temps de réflexion. Après tout, Rome ne s’est pas faite en un jour ! »