Tous les linguistes s’accordent pour dire que le traducteur professionnel traduit depuis une ou plusieurs langues étrangères vers sa propre langue maternelle. Il existe très peu de personnes parfaitement bilingues à même de travailler dans les deux langues, car le traducteur doit non seulement maîtriser l’aspect linguistique, mais également l’aspect culturel de l’idiome en question et doit être capable d’établir un pont linguistique entre deux univers tout en ayant bon soin de retranscrire chacune des nuances exprimées dans le texte de départ.

Il nous faut maintenant préciser un aspect fondamental : un traducteur de langue maternelle faisant preuve d’une excellente compréhension de la langue étrangère ne va pas nécessairement produire un travail de qualité. Certes, ces critères sont essentiels mais ne suffisent pas, le traducteur doit également être doté d’un talent pour l’écriture de sorte à produire un document grammaticalement correct, dont les concepts sont fidèles à l’original et dont le style est approprié et fluide. Ce n’est pas parce qu’une personne est de langue maternelle qu’elle est à même de rédiger un texte de qualité…

Le pays de résidence du traducteur est également un aspect à prendre en considération : on remarque souvent que certains traducteurs qui vivent loin de leur terre d’origine subissent l’influence de la langue étrangère sur leur langue maternelle, avec des répercussions sur terminologie ou sur la syntaxe. Une personne établie hors de son pays d’origine ne peut suivre efficacement l’évolution de sa langue contribuant ainsi à un éloignement et appauvrissement lexical. À l’heure de la mondialisation, il n’est pas rare de s’expatrier à l’étranger pour des raisons professionnelles, familiales, sentimentales ou autres (ce qui permet, notons-le, d’acquérir une meilleure connaissance de la langue à partir de laquelle on traduit), le traducteur doit toujours chercher à rester en contact avec sa langue maternelle, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, en organisant également des séjours fréquents dans son pays d’origine.

Enfin, intéressons-nous à la question suivante « être de langue maternelle oui, mais de quelle langue ? », autrement dit, quelle est la relation entre la langue maternelle et la langue officielle. En effet, il arrive de rencontrer des traducteurs qui affirment que leur langue maternelle est une « grande » langue internationale alors qu’il ne s’agit en réalité que d’une variante locale (par exemple, l’anglais ou le français parlée dans les colonies d’Afrique), constituée d’adaptations nécessaires, sur le plan historique, pour exprimer une identité culturelle.

C’est pour cette raison que chaque traducteur doit constamment mettre à jour ses compétences dans sa langue maternelle officielle. On tend normalement à privilégier l’étude d’une langue étrangère, mais la pratique et l’approfondissement de sa langue maternelle est fondamentale précisément parce qu’elle constitue l’outil de travail le plus important du traducteur.

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