Le statut de traducteur et/ou d’interprète n’est pas le même en France et en Italie. En France, les écoles et programmes universitaires en traduction fleurissent. Leurs diplômes sont reconnus, généralement au niveau européen, et attestent des compétences de leur titulaire. À titre d’exemple, l’ESIT et l’ISIT sont les deux Écoles les plus réputées pour la formation des traducteurs et des interprètes français, tout comme les masters en traduction labellisés EMT. Mais en Italie, la situation n’est pas aussi simple.
En effet, le métier rencontre des difficultés à être reconnu officiellement. De fait, en Italie quiconque pense connaître suffisamment une langue étrangère peut se déclarer traducteur, même sans avoir de diplôme. Toutefois, en se promenant sur les réseaux et les sites de traducteurs, on peut voir que les professionnels de la traduction italiens s’efforcent d’instaurer un code de déontologie pour ce métier et d’obtenir une reconnaissance officielle.
Parmi les organisations italiennes des professionnels de la traduction, la plus importante du secteur est l’AITI (Associazione Italiana Traduttori e Interpreti). Il s’agit d’une association à but non lucratif fondée en 1950 qui, en 2012, comptait près de 800 inscrits. Elle regroupe aussi bien les traducteurs éditoriaux que les traducteurs techniques-scientifiques, les interprètes et interprètes de conférence. Une première particularité est que les traducteurs ou interprètes ne peuvent s’y inscrire que s’ils disposent d’un diplôme ou d’une expérience professionnelle avérée en la matière.
De plus, cette association est rattachée à la Fédération Internationale des Traducteurs qui regroupe elle-même une centaine d’associations nationales de traducteurs et d’interprètes – plus de 80 000 traducteurs dans 55 pays – ce qui, là encore, gage de la qualité des compétences de ses membres. L’AITI est inscrite auprès du ministère italien du développement économique sur la liste des associations professionnelles qui délivrent une attestation de qualité. Elle est également inscrite auprès du ministère italien de la justice sur la liste des associations de professions non réglementées. Puisque ces professions non réglementées n’exigent pas de prérequis pour exercer le métier en question, les associations de ces professions permettent de « valider » les compétences des professionnels en fonction de la pratique, de l’expérience et des références de ses membres. L’AITI est rattachée à de nombreuses associations et commissions et l’une de ses premières missions est donc d’œuvrer pour des initiatives législatives afin d’obtenir une reconnaissance officielle des traducteurs et interprètes italiens et, par conséquent, de limiter l’accès à ces professions aux seules personnes réellement compétentes.
Une deuxième association joue un rôle tout aussi important pour les traducteurs et interprètes italiens. Il s’agit de l’ANITI (Associazione Nazionale Italiana Traduttori e Interpreti), association à but non lucratif, qui a également pour objet de promouvoir les intérêts des traducteurs et des interprètes ainsi que leurs qualifications professionnelles. Parmi les mesures mises en place pour réaliser ses objectifs, l’association propose notamment des cours de perfectionnement à ses membres afin de les préparer d’un point de vue technique mais aussi pour leur présenter le marché de la traduction dans son ensemble.
Aujourd’hui, il est donc évident que les professionnels de la traduction italiens s’organisent et s’efforcent d’instaurer une réglementation au sein de la profession. Ces deux associations mentionnées précédemment regroupent à elles seules un grand nombre d’autres associations, de sociétés de traduction, de traducteurs et d’interprètes qui œuvrent toutes à la reconnaissance officielle de ce métier en Italie.