Saviez-vous que les Péruviens et Colombiens aiment remplir leur valise d’effets personnels le jour du 31 décembre afin de favoriser une année riche en voyages ou encore que les Roumains n’éteignent jamais les bougies avec la bouche, pour ne pas provoquer la mort d’un marin ? Oui, comme vous pouvez le constater, notre monde, aussi contemporain et évolué qu’il soit, perpétue encore certains gestes ou rites dans le but d’attirer la chance ou de conjurer le mauvais sort. C’est avec grand plaisir que nous vous proposons aujourd’hui un tour du monde des superstitions pour redécouvrir des pratiques qui remontent parfois à très loin !
Commençons par les comportements qui sont censés jouer en notre faveur. Au Danemark, on ne jette pas la vaisselle cassée, on la garde précieusement toute l’année pour la lancer, le soir de la Saint-Sylvestre à la porte de ses amis ou de sa famille, une manière de présenter ses meilleurs vœux pour l’année à venir. Notons que cette pratique n’est pas un cas isolé, on la retrouve également chez les Russes qui ont pour habitude de casser la vaisselle, à l’occasion d’un mariage ou d’un anniversaire, afin de porter chance à l’heureux élu.
Cap vers l’ouest de l’Europe, en France, lorsqu’une personne souhaite qu’un vœu se réalise, elle va souvent toucher du bois alors que les Italiens optent pour le fer, par référence au fer du cheval qui porte bonheur dans de nombreuses civilisations. Il y a ensuite certains aliments qui attirent plus la chance que d’autres. Toujours en Italie et dans d’autres régions, par exemple, c’est la lentille qui apporterait richesse et prospérité. Pourquoi ? Peut-être pour sa forme qui s’apparente à des pièces de monnaie ou bien pour l’ancienne tradition qui veut que l’on apportait jadis à son entourage, le premier jour de l’année, un sac de graines en leur souhaitant que ces dernières se transforment en argent.
Voyons maintenant quels sont les comportements à éviter pour ne pas invoquer la malchance. Au Brésil comme en Pologne, il est de mauvaise augure de laisser un portefeuille ou un sac à main toucher le sol ; en effet, cela signifie que la personne va perdre de l’argent. Autre curiosité, s’il vous arrive de visiter la Corée du Sud, ne vous étonnez pas de voir des ventilateurs équipés d’une minuterie. À quoi sert-elle ? À empêcher tout fonctionnement pendant le sommeil et dans une pièce fermée, au risque de provoquer la mort de la personne en question. De même, en Lituanie, interdit de siffler à l’intérieur d’une maison, cela est considéré comme une invocation des démons. Toujours sur le thème de la peur du diable, nombre de pays comme la Russie ne se serrent pas la main sur le seuil de la porte, siège présumé des diablotins. Enfin, en période de partiels, combien de fois avez-vous espéré, voire prié, qu’un certain sujet ne soit pas abordé par ce que vous n’aviez pas eu le temps de le travailler ? Sachez qu’au Vietnam, les étudiants évitent de manger des bananes, car considérées glissantes de tous les points de vue : le terme banane en vietnamien est un synonyme d’« échec ».
Les superstitions concernent toutes les parties du monde et n’épargnent personne : de la nourriture à la vaisselle en passant par la religion. Mais nous continuons de pratiquer certaines superstitions qui remontent à des années-lumière et qui n’ont pas pris une seule ride ! C’est le cas notamment du passage sous une échelle. À ce propos, connaissez-vous l’origine de cette croyance ? Une échelle appuyée contre un mur formerait le triangle de la Sainte-Trinité et traverser ce dernier est donc considéré comme un sacrilège.
Une autre superstition très répandue est celle des chats noirs et remonte à une époque où la population les associait aux sorcières et même au diable, mais une autre légende, raconte que la veille de la bataille de Waterloo, Napoléon aurait croisé un chat noir, et c’est peut-être pour cette raison que l’animal porte malheur aux Français et bonheur aux Britanniques.
Il nous faut parler maintenant du miroir et de la peur qui nous hante de le casser au risque de se prendre en pleine face sept ans de malheur. Cette croyance nous vient de la Grèce antique lorsque les miroirs étaient utilisés pour prédire l’avenir des personnes. Si le miroir, objet dans lequel se reflétait l’âme de la personne, se brisait, cela prédisait un avenir bref ou une période de grosse difficulté. C’est par la suite que les Romains y ajoutèrent la durée de sept ans, qui équivalait à un cycle de l’état de santé. Enfin, il est toujours mauvais de renverser du sel, le tout premier assaisonnement dont disposa l’homme pour préserver ses aliments, versé comme salaire aux légionnaires de la Rome antique, et resté une denrée rare pendant de nombreux siècles. Ainsi, pour conjurer le sort, il est d’usage de le jeter par-dessus l’épaule gauche (côté du mal dans la tradition chrétienne).
Peu importe le pays dans lequel vous vous trouvez, n’hésitez pas à nous faire part des superstitions pratiquées !