Ce qui est formidable avec la traduction, c’est qu’aujourd’hui elle est utilisée dans tant de secteurs divers et variés qu’une traductrice passionnée comme moi ne peut pas s’ennuyer. Dans mon parcours d’étudiante en traduction, outre la traduction dans les domaines technique, scientifique, informatique ou encore juridique, j’ai eu l’opportunité d’être initiée à plusieurs reprises aux techniques de la traduction audiovisuelle.
Tout d’abord, en première année de master, j’ai suivi un cours d’un semestre d’initiation aux techniques de la traduction audiovisuelle, en particulier au sous-titrage et, plus brièvement, au doublage. Pendant ce cours, nous avons commencé par nous familiariser avec les différentes étapes du processus de sous-titrage. En général, lorsqu’on ne dispose que de la vidéo et de la transcription du texte de la vidéo (dans la langue source, donc non encore traduit), on commence par procéder au repérage. Il s’agit en fait de découper la transcription en sous-titres et de définir le temps de début et le temps de fin de chaque sous-titre. Souvent, les transcriptions sont en fait sous forme de fichiers au format .srt, autrement dit, il s’agit d’un format spécifique aux fichiers de sous-titres qui accompagnent généralement les vidéos.
Dans le cadre de ce cours, nous avons travaillé à partir de transcriptions de dialogues correspondant à des extraits de film comme Casino de Martin Scorsese, Little Miss Sunshine ou encore Paris, je t’aime. Aussi, les transcriptions étant déjà faites avec les fichiers .srt, on procédait donc à la traduction des sous-titres, et ce en respectant un certain nombre de caractères par sous-titre. Pour cela nous avons travaillé avec un logiciel très simple d’utilisation mais néanmoins très efficace : Subtitle Workshop. La traduction des sous-titres peut être faite directement dans ce logiciel, une fois le repérage effectué. Autrement dit, on ouvre la vidéo et les sous-titres avec lesquels on a fait le repérage et on peut procéder à la traduction.
Après cela, il ne nous restait plus qu’à procéder au « calage » des sous-titres, c’est-à-dire à la synchronisation. La synchronisation consiste à regarder la vidéo et à « caler » chaque sous-titre par rapport aux plans, au rythme de la vidéo, au personnage qui parle – lorsqu’il parle – et à sa vitesse d’élocution.
Il faut savoir qu’il existe globalement deux types de sous-titrage : le sous-titrage linguistique, destiné à traduire ce qui est dit dans une langue à l’écran par des sous-titres dans une autre langue qui s’affichent au bas de l’écran. Puis il y a le sous-titrage pour les sourds et malentendants, qui retranscrit également en bas de l’écran et à l’aide de codes de couleurs absolument tout ce qui est entendu dans la vidéo, c’est-à-dire non seulement les paroles d’un locuteur mais aussi tous les bruitages et effets sonores. La codification de couleurs pour les sous-titres destinés aux sourds et malentendants varie très souvent d’un client ou d’une chaîne de télévision à l’autre. Cependant, il existe une norme de base qui est la suivante : les sous-titres écrits en blanc correspondent à la personne qui parle à l’écran, le jaune est utilisé pour les personnes qui parlent hors champ, le rouge correspond à des indications de bruits, le magenta correspond à des indications musicales, le cyan aux réflexions intérieures ou commentaires en voix-off et le vert pour les indications ou les retranscriptions en langue étrangère.
Enfin, une autre technique de traduction audiovisuelle : le doublage. Cette technique consiste à remplacer la bande sonore originale d’un film par une bande sonore dans une autre langue tout en essayant de faire correspondre les sons prononcés aux mouvements des lèvres. Nous avons pu brièvement nous essayer à traduire certains passages de film et ce fut un vrai casse-tête de trouver des traductions avec des mots qui permettraient d’obtenir plus ou moins le même mouvement de lèvre en français que ceux qui apparaissaient à l’écran dans la langue d’origine. Mais ce fut aussi une expérience très amusante.
Par la suite, j’ai encore eu l’occasion de faire du sous-titrage au cours de mon premier stage en traduction. Il s’agissait de vidéos d’enseignements scientifiques en français. Je devais en faire la transcription, traduire celle-ci en anglais et enfin procéder à la synchronisation des sous-titres. Ce fut un travail très intéressant où là encore j’ai pu explorer d’autres outils pour le sous-titrage, en particulier Amara, d’une très grande facilité d’utilisation et parfaitement adapté pour le type de vidéos sur lequel je travaillais.
À présent, dans le cadre de mon dernier stage en traduction, Studio Moretto Group me donne l’occasion de prendre part au service de sous-titrage proposé à ses clients et pour lequel la société est en train de développer une procédure spécifique. Une belle occasion pour développer mon expérience et en apprendre davantage encore sur la traduction audiovisuelle qui représente une part non négligeable du secteur de la traduction.